NEUTRAL.ITE 2025 - Objectif : devenir le système de façade le moins carboné du marché - En savoir plus →
accueil Actualités « La décarbonation du bâtiment est le cœur de notre rapprochement avec Aramis »
Entreprise - 25.11.2024

« La décarbonation du bâtiment est le cœur de notre rapprochement avec Aramis »

C’est un virage majeur pour les deux acteurs français spécialistes de l’enveloppe du bâtiment. Engagée depuis quatre ans, l’intégration de Myral au sein du groupe Aramis (Dal’Alu, Isosta, Sunclear…) va s’achever en juin 2025 avec la prise de contrôle totale, alors que le groupe bordelais multi-métiers est déjà actionnaire depuis 2020. Un rapprochement sous le signe de la complémentarité des compétences et des marchés, mais aussi d’un profond engagement en faveur de l’environnement. Jean-Baptiste Micouleau et Sylvain Bonnot, dirigeants des deux groupes, reviennent sur la genèse de cette opération et se projettent sur l’avenir.

 

Quelles sont les raisons pour Aramis de se rapprocher de Myral ?

Jean-Baptiste Micouleau : Ce rapprochement est finalement assez naturel parce qu’il y a pas mal de similitudes entre les deux groupes. Aramis est spécialisé depuis plus de 40 ans dans les métiers du bâtiment, comme Myral. Comme pour Sylvain, ce sont mes parents qui ont fondé la première entreprise : la marque Dal’Alu, dédiée à la gestion des eaux pluviales et à l’habillage d’avancées de toit. Et puis, surtout, nous avons en commun un matériau clé qui est l’aluminium prélaqué. Alors pour expliquer l’opération, Aramis a pris à partir des années 2000, un virage stratégique assez important, puisque, par croissance externe, nous avons intégré deux nouveaux métiers : celui du panneau isolant porté notamment par la marque Isosta, puis celui du négoce en faisant l’acquisition de l’entreprise Sunclear qui était notre client principal, mais distribue aussi des plaques aluminium, plastique et composite. Avec aujourd’hui 400 millions d’euros de chiffre d’affaires et un millier de collaborateurs, nous avons une taille et une organisation suffisantes pour continuer à nous développer et compléter notre périmètre d’activité, toujours sur l’extérieur des bâtiments.

 

Sylvain, quels sont les points qui vous ont convaincu chez Aramis ?

Sylvain Bonnot : L’ADN est effectivement proche avec cette dimension humaine et familiale à laquelle je suis très attaché, et cette spécialisation forte sur l’enveloppe du bâtiment. Avec l’isolation thermique par l’extérieur nous apportons une offre qu’Aramis ne possédait pas dans ses solutions, ce qui donne de très belles perspectives pour Myral. Et l’autre axe fondateur, qui est vraiment au cœur de la stratégie des deux entités, c’est l’impact que l’on peut avoir sur le climat, sur notre environnement de manière générale. La trajectoire en termes de décarbonation sert de fil conducteur à tous les projets menés, et là aussi c’est un engagement fort que nous partageons depuis longtemps.

 

Jean-Baptiste Micouleau : « À ma première visite de l’usine Myral, j’ai été impressionné car c’est la seule ligne de ce type qui existe en France »

 

Comment chacun a découvert l’entreprise et l’activité de l’autre ?

Jean-Baptiste Micouleau : De mon côté, cela remonte un peu, je dirais presque à une quinzaine d’années, lorsque j’ai découvert dans une revue spécialisée cette solution innovante en aluminium pour faire du vêtage, ça m’a interrogé. On était déjà dans une logique de croissance externe alors j’avais les radars bien ouverts ! Mais à cette époque, nous étions en train de développer notre propre produit d’isolation par l’extérieur.

Sylvain Bonnot : Oui ça devait être en 2012. Votre directeur de l’époque a eu l’intelligence de se rapprocher de nous pour que l’on se connaisse alors que nous visions les mêmes marchés. J’avais suivi avec grand intérêt ce développement qui, au final, ne s’est pas concrétisé. Mais plus globalement, je connaissais Dal’Alu qui était beaucoup plus développé que nous sur le réseau de franchise. Et les échanges se sont faits naturellement, il y a même eu une forme d’évidence.

Jean-Baptiste Micouleau : Oui tout à fait, parce qu’après, nous nous sommes rencontrés, on a commencé à discuter. Et une fois qu’on a vu la convergence en termes de valeurs et d’histoire entrepreneuriale et familiale, j’ai fait une première visite d’usine en 2014-2015. Là j’ai découvert de l’intérieur la société, un produit made in France et une technologie vraiment très audacieuse : un panneau injecté en continu, en aluminium, destiné à l’habitat. J’ai été impressionné car c’est la seule ligne de ce type qui existe en France. Tout était au vert pour que l’on puisse collaborer.

 

Où en est-on de l’intégration de Myral au sein d’Aramis ?

Sylvain Bonnot : Aramis a rejoint l’actionnariat de Myral en 2020. Il est devenu majoritaire au début de l’année et je céderai 100% de mes parts au cours de l’année 2025. Ce qui est intéressant pour nous, c’est qu’il y a chez Jean-Baptiste et ses équipes une politique de long terme, une logique d’acquisition de compétences, et pas simplement d’un énième produit, mais aussi une culture assez délégatrice. Myral a aujourd’hui sa feuille de route propre qui est cohérente avec la feuille de route de l’ensemble.

 

Aramis vise la neutralité carbone en 2030

 

Justement, l’axe environnemental est au cœur de ces feuilles de route…

Jean-Baptiste Micouleau : Il faut d’abord dire qu’avec son plan de décarbonation basé sur l’emploi de déchets recyclés et les résultats très vite obtenus, Myral est en pointe sur ces questions et représente une forme de modèle pour nous. Mais du côté d’Aramis, la décarbonation est aussi un axe directeur très fort. Nous avons une direction RSE depuis 2019 et une feuille de route qui, aux côtés d’engagements sur les plans social et sociétal, est absolument tournée vers l’environnement. C’est une vraie transformation que l’on est en train de vivre. S’il y a encore 5 ans, on se définissait comme étant un producteur de matériaux, un distributeur de plaques aluminium, etc. J’ai pris conscience à titre personnel que nous sommes surtout un agent économique qui a un rôle à jouer. Notre plan est vaste et ambitieux sur la baisse de l’impact carbone, la sobriété énergétique, la réduction des déchets pour viser la neutralité de l’entreprise en 2030. Pour cela, notre enjeu est d’embarquer à la fois nos salariés, mais aussi nos clients et nos fournisseurs, toutes les parties prenantes, pour créer un mouvement positif, pour être dans l’action. C’est ainsi que nous travaillons au sourcing de matériaux recyclés et biosourcés, que nous sommes exigeants avec nos fournisseurs, que nous poussons la recherche et le développement, que nous travaillons à l’écoconception, et ouvrons de nouvelles perspectives avec la création de REPAN, qui est d’ailleurs en lien avec Myral.

 

Qu’est-ce que REPAN ?

Jean-Baptiste Micouleau : C’est un peu un OVNI chez nous. On a créé cette société comme une start-up interne, car nous ne trouvions pas de solution externe pour recycler les panneaux isolants. Quand ils sont découpés, nos produits génèrent parfois des chutes d’aluminium et de polystyrène, chez nos clients, de l’ordre de 15 à 20%, dont ils ne peuvent rien faire car les matériaux sont collés entre eux. Donc le premier résultat de REPAN est de sauver des centaines de tonnes de matière en les séparant ce qui permet ensuite de refondre l’aluminium de ré-extruder l’isolant. Mais l’ambition est beaucoup plus large, parce que, dans le cadre de la mise en place de la REP bâtiment, nous sommes désormais en contact avec des éco-organismes pour proposer des solutions pour la filière. Nous visons les gisements sous forme de panneaux isolants en aluminium, PVC, polystyrène, mais aussi potentiellement en acier et en polyuréthane en fin de vie pour les recycler ou les réemployer. Si je prends, par exemple, le cas du polyuréthane qui est produit par Myral, il conserve ses propriétés isolantes et peut permettre d’être réemployé dans des projets de rénovation ou de construction.

Sylvain Bonnot : La meilleure preuve est le nouveau bâtiment du siège de Myral que nous venons d’inaugurer à Is-sur-Tille. La façade de cette extension est en structure bois pré industrialisée, habillée par nos panneaux d’ITE. Et le renfort d’isolant est lui issu de la filière REPAN. C’est-à-dire que c’est du polyuréthane qui a eu une première vie et qui a été reconditionné en produit neuf. Au final, ce bâtiment est un complexe décarboné à près de 100% biosourcé ou recyclé : ce qui est une première. Et c’est aujourd’hui le démonstrateur que ce projet a vraiment du sens.

 

Des synergies sur les marchés du particulier, du collectif et du tertiaire

 

Au-delà de la décarbonation quelles sont les autres synergies qu’ouvrent ce rapprochement ?

Sylvain Bonnot : Ces synergies vont s’exprimer autour du matériau, l’aluminium prélaqué, qui est un vrai dénominateur commun. En 1982, Dal’Alu a été la première société en France, a lancé une gouttière aluminium, alors qu’en 1985, c’est Myral qui a été le premier à mettre au point une façade dans ce matériau. L’ADN de précurseur est partagé, cela ouvre des marchés communs.

Jean-Baptiste Micouleau : En effet, sur le marché du particulier, nous avons deux réseaux de franchises, Dal’Alu qui est bien mature aujourd’hui, et Uniso qui est en plein développement, avec un axe de rapprochement, celui de la rénovation à la fois esthétique et thermique, et du savoir-faire de nos entreprises. Et il y aussi de fortes complémentarités à déployer sur les marchés du collectif et du tertiaire, où Myral a un coup d’avance en matière de prescription commerciale. Là, on peut lier les offres, par exemple sur du bardage et de la couverture. On a d’ailleurs déjà fait plusieurs chantiers en commun dans les Hauts de France.

 

Comment se déroule cette transition qui est un tournant pour Myral car Sylvain passera la main en 2025 ?

Sylvain Bonnot : Elle se passe bien. C’est un projet qui a été pensé sur le long terme, à la fois pour pouvoir transmettre des valeurs existantes et une histoire forte, mais aussi pour structurer l’entreprise autour d’une nouvelle gouvernance. Cela a pris deux ans et nous avons été accompagnés, notamment par la BPI, afin de créer une nouvelle direction et d’inscrire tous les acteurs de ce changement dans un projet commun. Pour nous, c’est une grande aventure, très intéressante qui est vraiment positive pour la société.

Jean-Baptiste Micouleau : C’est vrai que c’est assez impressionnant la manière dont Sylvain a décidé spontanément de mener cette transition, avec un soin particulier accordé à l’émergence de cadres comme Julien Bagnard et Antoine Vincenot. Ils vont pouvoir diriger avec des compétences acquises et un niveau d’autonomie et de responsabilité très clair. C’est une expérience que l’on n’avait pas connue jusqu’à présent dans les croissances externes que l’on a menées.

 

À minima doubler le chiffre d’affaires de Myral d’ici 10 ans

 

Jean-Baptiste, quelle est votre ambition pour Myral ?

Jean-Baptiste Micouleau : Elle est naturellement forte vu le potentiel de cette société. D’abord par la nature même de sa solution : un produit français, performant et décarboné, certifié au plan réglementaire et très différenciant, ce qui fait qu’il n’a quasiment pas de concurrence directe. Ensuite par le positionnement de l’activité sur le marché de la rénovation qui est parfaitement en phase avec les besoins de notre société. Et enfin par le travail déjà fait avec l’équipe du comité de direction sur un horizon à 5 ans. Donc je me dis que Myral coche beaucoup de cases pour la suite. Si son chiffre d’affaires consolidé est d’à peu près 25 millions d’euros aujourd’hui, il n’y a pas de raison que dans 10 ans, il ne dépasse pas les 50 millions, car les besoins en rénovation énergétique restent colossaux ! Mais on ne se fixe pas de limite, c’est le marché qui décidera.

 

Sylvain, Myral a bientôt 40 ans, est-ce qu’avec Aramis vous êtes optimiste également pour les 40 prochaines années ?

Sylvain Bonnot : Bien sûr ! Je suis convaincu qu’une société n’appartient pas à son propriétaire. Elle a une vie en elle-même. Myral, ce sont mes parents qui l’ont créée. Avec eux, elle a commencé à grandir. Moi je l’ai portée pendant un moment pour qu’elle murisse, qu’elle se développe pour répondre aux besoins des gens à qui on doit apporter du confort et la possibilité de vivre dignement dans leur logement. Et maintenant, avec les nouveaux propriétaires, une équipe très compétente et engagée, et un siège qui est le reflet de notre ambition, la trajectoire est toute tracée et elle ira bien au-delà de ce qu’on espère. Je ne me fais absolument pas de souci pour les prochaines années !

 

 

Partager cette actualité

Myral Pro, solutions d'isolation par l'exterieur et d'habillage de façade de batîments publics et logements
© Myral | ZI rue du Triage 21120 Is-sur-Tille | tél : 03 80 95 40 70 | fax : 03 80 95 40 73 | Mentions légales
Nous utilisons des cookies
Ils assurent le bon fonctionnement du site.
En continuant votre visite, vous acceptez leur utilisation.
En savoir +