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Entreprise - 05.07.2017

J. Bagnard, Myral : "Après l’incendie de Londres, avoir une utilisation raisonnée du polyuréthane"

Plusieurs semaines après le tragique incendie qui a ravagé la Grenfell Tower à Londres, l’émotion est toujours vive et les raisons du drame n’ont pas encore été élucidées. De nombreux experts pointent du doigt l’isolation thermique par l’extérieur mise en place sur ce bâtiment lors de sa rénovation en 2015-2016. S’il faut évidemment rester extrêmement prudent sur les facteurs qui ont permis la propagation rapide des flammes, le rôle de la structure de l’ITE est en question estime Julien Bagnard, le responsable du bureau de Myral.

En tant que spécialiste de l’isolation par l’extérieur, quelle est votre vision de l’incendie dramatique de la Grenfell Tower à Londres ?

Julien Bagnard : Ce qu’a mis en lumière ce drame à peine croyable, c’est un procédé constructif. Le revêtement des façades de cette tour était constitué d’un parement sous la forme de panneau composite, d’une lame d’air ventilée et d’un isolant PIR.

Même si on a pu voir sur les images qu’il y avait bien des systèmes de recoupement intumescents, cette lame d’air ventilée pose question. Car si les ruptures de l’espace vide entre le parement et l’isolant sont discontinues, elles ne peuvent plus bloquer l’effet cheminée qui crée un appel d’air de bas en haut du bâtiment. Et c’est dévastateur parce qu’il attise le feu en permanence, permettant ainsi à l’incendie de s’auto-entretenir.

L’autre interrogation concerne le revêtement des façades. Il se peut qu’il ait joué un rôle primordial dans cet incendie mais il est trop tôt pour tirer des conclusions sur celui-ci car l’enquête est en cours.

« La lame d’air deviendra peut-être incompatible dans les prochaines années »

On parle aujourd’hui d’une coordination de différents facteurs : des panneaux inadaptés à un IGH, un isolant combustible, une mise en œuvre en bardage ventilée qui tend à faciliter la progression du feu vers les étages supérieurs…

Julien Bagnard : Oui il y a énormément de facteurs à prendre en compte mais dans la chaine des événements, on voit aussi que ce système parement / lame d’air / isolant combustible fait réfléchir sur les performances réelles de ce modèle qui fonctionne en théorie face aux incendies, mais qui en pratique peut laisser apparaitre des failles. C’est un point crucial qui doit remettre en question certains faits établis sur l’ITE. Est-ce qu’une lame d’air ventilée avec un isolant combustible et une protection de recoupement à tous les niveaux est une solution cohérente par rapport aux aléas d’un bâtiment collectif ? Car il faut que cette lame d’air reste parfaitement bridée tout au long de la vie d’un ouvrage sur lequel interviennent, années après années, une foule d’acteurs : les entreprises de mise en œuvre, des agents d’entretien, les sociétés d’électricité, de plomberie, etc. Sans pour autant que chaque employé ait les compétences et soit sensibilisé au rôle primordial des dispositifs de protection incendie.

Essai Lepir des revêtements de façades Myral réalisé en avril 2017

Ce drame et les interrogations qu’il fait naître, remet-il en question l’avenir même des procédés de bardage tels qu’ils sont utilisés aujourd’hui ?

Julien Bagnard : C’est certain qu’avec la progression continue des réglementations sur la résistance thermique des bâtiments, on peut se demander si ces procédés ne deviennent pas trop dangereux compte-tenu du risque incendie. Il faut savoir qu’il faut presque deux fois plus d’isolant incombustible que d’isolant combustible pour obtenir la même résistance thermique. Prenons l’exemple d’une résistance thermique de 7 pour un mur donnant sur l’extérieur. Avec une pose en bardage ventilé avec isolant incombustible et panneaux composite en façade, il faudrait près de 30 cm d’ITE en façade ! Cette épaisseur importante sera incompatible pour nombre de projets de rénovation. Si l’utilisation d’un isolant combustible dans cette configuration permettra de réduire l’épaisseur totale de l’ITE, elle ne réglera pas le problème de la lame d’air ventilée devant un isolant combustible…

C’est pourquoi nous défendons depuis des années un usage plus intelligent de l’isolant PIR dans une configuration qui est propre au système Myral.

« 70% de nos domaines d’emploi validés par l’essai Lepir »

Justement quelle est la différence entre la solution de façades employées sur la tour de Londres et les solutions Myral ?

Julien Bagnard : C’est vraiment l’absence de lame d’air. C’est cette solution-là qui nous pousse à parler d’une utilisation pertinente et raisonnée du polyuréthane. Car nos revêtements de façades sont constitués d’un isolant haute densité, type PIR, serti entre le parement extérieur en aluminium et un pare-vapeur. Ils sont posés aujourd’hui à 90 % en vêture de façade, directement sur le mur, et en vêtage, c’est-à-dire appliqué sur une isolation préexistante ou rapportée, sans ossature et sans lame d’air. Grâce à ce procédé, nous profitons des performances de l’isolant PIR sans subir sa masse combustible qui, en l’absence de lame d’air, ne peut se mobiliser complètement.

Justement quels sont les efforts faits par Myral face au feu ?

Julien Bagnard : Ce soucis de l’efficacité de nos produits face au risque incendie est un engagement majeur de l’entreprise qui s’inscrit dans une logique constructive et quasi unique en son genre.

Depuis plusieurs années, et sans attendre les évolutions réglementaires, Myral pousse ses investigations en multipliant les tests. Nos panneaux M32 et M62 ont été historiquement classés M1 au niveau de la réglementation française après des essais en laboratoire. Nous avons ensuite largement réussi les essais européens SBI, sur maquette, en améliorant l’impact des fumées de nos mousses grâce à une nouvelle ligne de production (niveau Euroclasse B-s2, d0). Puis nous sommes passés aux essais Lepir, dits « essais grandeur ». Le Centre d’essais au feu, à travers son appréciation de laboratoire, valide aujourd’hui environ 70% de nos domaines d’emploi. Cela nous permet d’être le seul système, doté d’une protection alu de 7/10e sur sa façade avec 152 mm d’isolant PIR sous-jacent, à avoir un protocole validé. Nous devons clairement cette performance à notre type de pose qu’il n’a pas besoin de lame d’air. Et nous visons lors de nos 2 prochains essais, le feu vert sur la totalité de nos domaines d’emploi. Car les solutions Myral sont, il faut le rappeler, des produits proposant une forte liberté de création architecturale avec différents aspects, différentes couleurs, différents sens de pose en plus ou moins grandes longueurs et qui peuvent même se poser sur un support amianté.

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